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Cette histoire erotique a une note de : 16.25/20
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Il fait froid, mais d’un froid sans comparaison aucune avec l’hiver qui s’annonce. Un froid laissé par l’angoisse et dont Lydie se dit qu’il ressemble à ses feuilles délaissées par l’automne qu’un vent maladroit jette à la figure des étoiles… qui s’en foutent. La voiture où presque contre son gré elle s’était tout à l’heure assise, pensant à défaut de s’y plaire au moins de s’y trouver à l’aise, se dirige maintenant à vive allure vers une destination que seul l’ordonnancier de leur vie semble connaître. Ne sachant conduire elle a pris place comme à l’accoutumée à l’arrière et partage son temps entre le paysage qui défile et le cuir mou du siège. Elle demeure blottie, prisonnière d’elle-même, comme confinée dans un tourment assassin, pour ne pas dire autiste. Juste devant elle, il y a Mélanie qu’elle considérait comme une amie et à ses côtés, assise au volant, Marie-Claude qui parfois détourne son regard de la route pour se moquer de son air contrit. Marie-Claude, c’est cette brune pulpeuse dont le visage sait se faire sévère à l’envi ou doux et rieur suivant l’humeur. Un visage d’une perverse beauté qui capture les regards pour ne plus les rendre. Mélanie la lui a présentée un soir se débauche. C’est alors que les ennuis ont commencé. Il leur fallait de l’argent à ces deux connes, un petit braquage sans histoire avaient-elles dit. Le bruit des balles siffle encore autour de Lydie qui semble de loin la plus perturbée ; et puis ce policier mort pour quoi ? Une question qui n’a trouvé de réponse que dans la fuite. Lydie voudrait dire à Mélanie qu’elle arrête de fumer ces putains de Malboro qui puent, mais elle pense qu’en fait c’est son esprit tout entier qui pue. Elle préfère se taire une fois encore et Mélanie semble la toiser du haut de son indifférence, laissant à sa froide beauté le soin de couper toute envie de conversation. On a connu des statues plus expressives. De son futur elle ne ressent plus que la crainte et la faillite. La route devient difficile. Mélanie prétend qu’elle est déjà venue dans la région à une époque où le tourisme y était prospère et qu’elle se souvient vaguement d’un raccourci, une route peuplée de légendes macabres dont elle a oublié de se rappeler. Elles en rient tandis que Lydie ne les écoute pas ou peu. Il paraît que personne n’en est jamais revenu et que l’on ignore où elle mène et surtout si elle mène quelque part. Mélanie trouve que c’est justement l’endroit idéal pour une retraite, pour s’y faire oublier. Lydie, elle, elle sait où elle va, elle va à ce néant qui est aujourd’hui sa vie : elle n’aura plus jamais chaud. La voiture s’avance, emprunte le raccourci ; le destin parfois aussi emprunte d’étonnants raccourcis. Le décor souffre d’un manque de rigueur, les ravins succèdent aux précipices, les montagnes s’alignent en cohorte montante et le soleil quant à lui s’il ne s’appuie pas encore nettement sur l’une d’elle est néanmoins déjà mourant. Le jour décline la nuit augmente, Le gouffre à toujours soif, Lydie se récite Baudelaire à voix lente. Puis elle le regarde, ce soleil, le premier qui lui échappe d’un jour maudit, elle le regarde délaisser un peu de son sang sur les bords frangés des collines. Tout lui rappelle son malheur : le bruit vague du lac au loin, tout n’est qu’écume, la route caillouteuse, la profondeur des précipices, la pénombre étouffante, et le soleil qui pose son agonie… Soudain Marie-Claude s’agite et la tire de son soliloque.
- Vous voyez ce que je vois ! s’écrie-t-elle excitée comme à son habitude quand elle n’est pas de mauvaise humeur.
- On dirait un château, répond Mélanie tandis qu’elle passe une main dans ses longs cheveux châtains.
En effet une grande bâtisse à l’allure baroque s’élève maintenant devant les trois femmes. Les fenêtres sont à ce point imposantes qu’on dirait des yeux et la porte d’entrée à tout d’une bouche béante aux commissures sournoises. Ce château est un visage à lui tout seul. Il porte cependant en lui quelque chose de démesuré qui fait peur à Lydie qui croit y reconnaître les traits d'un homme jadis connu rapporté de loin par Dieu seul sait quel souvenir antique. Une tour secouée par le vent et habitée par son murmure semble battre la mesure du temps ; un doux vol d’hirondelles lui octroie un peu de vie et néanmoins s’échappe très vite de ses coteaux avant de se jeter à l’arrière du château dans le précipice qui le jouxte de très près.
« Alors tu viens Lydie ou il faut que l’on vienne chercher ! » crie alors Marie-Claude qui déjà s'approche de la porte. « Dire que j’ai attendu d’avoir 31ans pour voir ça s’écrie-t-elle à nouveau excitée.
- Moi j’ai cinq ans de moins et je m’en serais bien passée, s’exclame Mélanie désappointée.
Lydie n’a pas d’autre choix que de les suivre… Marie-Claude en tête, les trois femmes s’approchent de l’imposante porte d’entrée. Le heurtoir de bronze les fixe d’un regard mauvais, Lydie frémit tout en essayant de se convaincre que ce n’est que son imagination qui lui joue des tours. Isabelle hésite à frapper : si le château est abandonné, cela n’aura pas d’importance. Mais s’il ne l’est pas, que diront les propriétaires ? Ils risqueraient de les reconnaître et d’appeler la police, leur signalement doit avoir été diffusé partout ! Comme si elle avait lu dans son esprit, Mélanie suggère
- On n’a qu’à entrer en douce et traquer les habitants s’il y en a. On avisera une fois qu’ils seront hors d’état de nuire…
Lydie a un hoquet involontaire
- Vous voulez les tuer ?!
- Qui parle des les tuer, idiote ! On peut se contenter de les assommer un peu…
Et le regard complice qu’elle échange avec Marie-Claude clôt le débat.
Lydie n’aura pas son mot à dire cette fois-ci non plus. Mélanie et son amie entrouvrent alors la porte en évitant autant qu’elles peuvent de la faire grincer. La porte est lourde et le long cri que poussent les gonds rouillés trahit l’inutilité de leur effort. Elles tirent alors le battant, se moquant désormais du bruit qu’elles feront avec cette porte ; tant pis pour la discrétion.
Marie-Claude sort son arme et chuchote :
Mélanie, prend cette idiote avec toi et va explorer l’aile droite. Je pars vers la gauche. Rendez-vous ici dans une heure.
Mélanie acquiesce, s’arme de son couteau et attrape Lydie par le bras.
- Tu n’as pas intérêt à faire un seul bruit, toi !
Lydie se dégage et jette un regard noir à cette fille qu’elle ne reconnaît plus comme son amie. Puis son regard s’étend vers l’immense hall dans lequel elles se trouvent. La décoration est grandiose, riche et pleine de goût, mais tout semble poussiéreux, comme si le château avait été abandonné depuis des années. L’antiquité des lustres et la patine du bois des escaliers ajoutent à l’atmosphère fantastique qui emplit ces lieux. Cependant, une torche enflammée accrochée au mur trahit une présence… Quelqu’un est passé ici il y a peu de temps.
- On se croirait dans un film… Mieux, dans un conte ! pense la jeune fille qui involontairement repense à la Belle et la Bête de Cocteau. Tout à fait cette atmosphère obscure et poussiéreuse…
- Et bien alors ? Il n’y a pas l’électricité ici ?! s’exclame Mélanie, visiblement mal à l’aise. Cet endroit me donne le frisson !
Mais Lydie ne l’écoute pas. Elle est subjuguée par la grandeur de l’endroit, par le velouté des tentures, le rouge et l’or des tapis et des cadres, par cette lumière dansante et tamisée que projettent les chandelles des lustres et les torches aux murs. Elle se sent curieusement bien, pour la première fois depuis longtemps… Comme si elle connaissait cet endroit, comme si elle était ici chez elle. "Sans doute parce que j’ai toujours aimé la littérature fantastique… Je dois sûrement associer ce château à l’une ou l’autre de ces aventures imaginaires." Pensa-t-elle à la recherche d’une explication.
Sans qu’elle s’en rende compte, elle a prit les devants et explore, pleine d’enthousiasme, les nombreuses pièces du château, Mélanie anxieuse sur ses talons.
L’heure écoulée, les trois femmes se retrouvent devant la grande porte.
- Je n’ai trouvé personne, commença Marie-Claude. C’est étrange, car le château ne peut pas être abandonné, il y a des torches partout et j’ai entendu le mouvement d’une horloge.
- Et pas d’électricité ! Ajouta Mélanie.
- Quoi qu’il en soit, j’ai trouvé des chambres, à l’étage. On va pouvoir dormir ici. Rien d’intéressant chez vous ?
- Non. Une salle à manger, une salle commune, ce genre de trucs.
Les yeux de Marie-Claude s’illuminent :
- Une cuisine avec ?
- Oui, mais vide.
- Dommage. On mangera pas ce soir.
Lydie se risque à placer un mot.
- Vous ne trouvez pas ça bizarre vous ? De la poussière comme si le château était abandonné, des lumières comme s’il était habité, mais une cuisine vide et pas d’électricité ni d’eau courante ! On se croirait revenu en arrière dans le temps ou quelque chose du genre.
Les deux complices se taisent un instant, mais Mélanie brise le silence :
- Arrête avec tes conneries, tu me donnes la chair de poule !
Puis après un autre instant de silence :
- Je propose qu’on monte à l’étage se trouver des lits. Plus vite la nuit sera passée, mieux je me sentirais !
Acquiesçant sans mot dire, Marie-Claude monte à l’étage, suivie de près par Mélanie. Lydie en arrière de quelques marches a un sourire émerveillé. Celui-ci cependant se fige quand elle voit au milieu des nombreux portraits qui semblent saluer leur ascension se dessiner le visage plaisant d’un jeune homme vêtu du plus bel habillage. Contrairement aux autres aucune date ne stipule sa naissance et moins encore sa mort. Le cadre est légèrement de travers, l’empêchant de mieux en apprécier les détails, mais elle parvient néanmoins à déceler quelque chose d’attendrissant qui s’enfuit du regard, lequel ne paraît avoir d’éclat que pour elle et semble habité de cette lueur surannée des gens pour qui l’avenir n’est qu’un passé recomposé. Un nom émerge un temps de la poussière : Desmond.
- Tu te dépêches, geins soudain Mélanie tirant Lydie de sa torpeur, Marie-Claude nous a trouvé une chambre !
Lydie ne peut contenir un regard à nouveau haineux à l’encontre de Mélanie ! Et la considérant des pieds à la tête elle se demande une fois de plus où elle a bien pu apprendre à s’habiller ! Son débardeur à bretelles fait office de soutiens-gorge et surplombe un jeans qui semble avoir trop pris le moule de ses fesses. Elle va bien avec l’autre, pense–t-elle, l’autre c’est à dire cette Marie-Claude qu’elle voudrait n’avoir jamais connue et qui est toujours à se mettre des mini-jupes en cuir, ou des robes échancrées pour appuyer l’aimable richesse de son postérieur. Lydie s’enquière alors d’une autre chambre, ne désirant pas partager plus longtemps son espace avec les deux pétasses qui ont maintenant au moins mérité son antipathie. Au vu du nombre de pièces qu’abrite le château le choix se pose en embarras et pourtant elle arrête très vite ce dernier sur la chambre voisine, non sans en avoir visité quelques autres au préalable qui lui ont laissé de la poussière aux lèvres. Celle-ci l’intrigue. D’abord à cause de la porte surmontée par une sorte de pentacle et aussi en ce qu’elle lui parait la plus courtoise en comparaison de l’austérité du reste. Ses dimensions sont immenses et elle semble avoir été pensée en fonction du grand lit à baldaquins qui à lui seul remplit tout un côté de la pièce. L’atmosphère y est chaude et l’air moins humide que partout ailleurs dans le château. Une énorme commode fait face au lit tandis qu’au centre se trouve un boudoir lui-même surmonté de trois bougies séparées sur une égale distance et entourant un livre mis de biais et portant le titre énigmatique de « Ma Mémoire Morte ». Lydie qui a oublié d’être indifférente, s’empresse de le feuilleter ; l’écriture est vive et nerveuse, rendant la lecture délicate, et les ratures sont nombreuses qui portent sur des mots comme amour, aimée, douleur, cercueil, joie. Cela ressemble à un livre de bord sans pour autant en être un. Des dates ponctuent les pages et donnent le rythme des siècles : 1590,1614, 1780, 1850, 1910. A chacune d’elles semble correspondre un événement enfanté dans le supplice et succédant à un grand vide de mots. Un nom revient sur à peu près chaque page, un nom de femme : Luciana. Il est bien impossible à Lydie de tirer un récit de ses brides ; elle n’en demeure pas moins interloquée et merveilleusement captivée. Une page semble avoir été déchirée et Lydie s’amuse à imaginer le chemin qui l’a conduite à émigrer en toute fin de volume. Celle-ci est demeurée lisible malgré quelques taches et pose une généalogie bizarre faisant état de plusieurs noms s’embrassant au seins d’une histoire quelque peu morbide, calquée semble-t-il sur la mort elle-même. On y parle essentiellement de la comtesse Elisabeth Bathory, épouse du compte Ferenz Nasdady le héros noir de la Hongrie connu surtout pour ses hauts faits de guerre. De sang royal, elle devait d’avoir sa place dans l’Histoire non pour la noblesse de son cœur mais pour l’étendue de ses crimes perpétrés en son château de Csejthe. Un croquis rapidement esquissé montre un bâtiment fort semblable à celui qui les héberge aujourd’hui. Mélangeant rituels ésotériques et scènes de tortures la comtesse Bathory se lavait du sang de ses victimes pour protéger sa jeunesse. Elle eut quatre enfants dont un fils qui, écœuré, la dénonça et dont elle devait se venger de la plus terrible des façons en faisant de Luciana, sa fiancée, sa dernière victime. Il s’appelait Desmond, Lydie pensa tout de suite au portrait dont elle regrettait qu’il n’ait eu de voix pour parler, mais certains silences sont plus évocateurs qu’aucun mot. Tout en continuant la lecture, qui maintenant la captive autant qu’elle l’effraye, elle apprend que la comtesse a été emmurée dans cette chambre même où elle se trouve aujourd’hui, avant d’y mourir quatre années plus tard à l’âge de cinquante-quatre ans, en 1614. Le compte-rendu s’arrête ainsi net sur la mort de la comtesse, ne disant rien sur le devenir de ce pauvre Desmond. Lydie frissonne et pense que cette page plutôt que déchirée a du être rajoutée bien des années plus tard par elle ne sait quel troublions qui avait rêvé de joindre la parole au mythe. Il lui reste maintenant à visiter la commode qui semble désespérément déserte ; cependant en ouvrant le dernier tiroir, elle découvre une robe magnifique, entre turquoise et bleu mât. En fait de robe il s’agit plutôt d’une chemise de nuit parfaitement conservée à ce point qu’on la croirait pour neuve. Lydie se déshabille jusqu’à être nue, puis passe le délicieux vêtement qui étonnamment lui tombe comme un gand. Le grand miroir qui garni la commode lui renvoie à ce moment l’image d’une femme resplendissante, cintrée de bleu comme s’il s’agissait d’un songe, sertie de son rêve comme portant un bijou. Elle ne peut résister à la tentation d’aller se montrer à Marie-Claude et à Mélanie, histoire d’attiser leur jalousie. Alors qu’elle s’approche de leur chambre dont la porte est demeurée entr’ouverte, elle risque, utile préliminaire, un regard en éclaireur par l’entrebâillement de cette dernière. Quelle n’est pas sa surprise de découvrir Marie-Claude, la jupe relevée, le slip à terre et se faisant photographier le postérieur par Mélanie. Mélanie adore les fesses de Marie-Claude et Marie-Claude aime à les lui montrer : l’instant est propice à la luxure, les chairs appellent la pellicule et le cul de Marie-Claude frissonne de toute sa peau à se savoir sur le chemin de la postérité. Les deux femmes s’embrassent bientôt tout en se déshabillant malgré le froid ambiant. Et Lydie de perdurer dans l’étonnement lorsqu’elle voit Marie-Claude proposer ensuite son cul à la vindicte de sa complice. A chaque léger coup donné, les seins de Marie-Claude tressautent et semblent vouloir se détacher d’un corps autant disposé à la luxure que le vacancier à la dilettante. Du rose au rouge il n’y que l’espace d’une main et le postérieur de Marie-Claude l’apprend pour son plus grand plaisir. Mélanie se lève alors et propose à Marie-Claude de jouer avec son corps comme s’il s’agissait de le soumettre à la parole. Marie-Claude ne se fait pas prier et ligote rapidement la jeune femme qu’elle attache au lit comme une prisonnière devant accéder à ses manies et use de sa langue comme d’un tisonnier attisant le feu toujours vif de l’épiderme de sa soumise. Le visage de Mélanie soudainement se révulse pour atteindre la même rougeur que plus tôt les fesses de Marie-Claude. Jamais Lydie n’avait entendu quelqu’un jouir avec cette vigueur ni même cru qu’autant de précaution dans l’extase soit possible. Mélanie ne maîtrise bientôt plus son corps dont les emportements successifs et les soubresauts vagues n’ont de cesse de souligner la qualité du plaisir donné. Ses seins sont à la fois lourds et tendus et quelque chose de rose dans sa voix demande à Marie-Claude de continuer. Ses fesses abondantes quoique magnifiques possèdent les postures de la chair quand elle s’offre par-delà la pudeur. Puis tout en s’embrassant leur émoi se mêle en cet endroit où le désir se fait geste. Quand les mots oublient de tenir leur place c’est parfois au corps de se divulguer. Libres de toute entrave, les deux femmes se lient alors enfin dans le commun délire de leur peau en se frottant chatte contre chatte, énergiquement, et Lydie ne sait bientôt plus où commence Mélanie et où finit Marie-Claude.
- Ah mon amour tu me sens ! Tu aimes… s’exclama Mélanie
- Oh oui j’adore ! Encore ! Je viens !!
- Moi aussi je viens AAAh !
- Oui ! Ensemble !... AAAh !.... AAAh !….
Le plaisir violemment exprimé par Marie-Claude emporte Mélanie au ciel et leurs cris de jouissance partent tapisser les murs d’une couleur encore inconnue de la luxure. Marie-Claude jouit violemment, son visage s’emporte…. : AAAAH C’est trop !....
Lydie, qui ne sait si elle doit être offusqué ou excitée, décide de partir, « Mieux vaut ne pas insister ». Elle suspend néanmoins son pas le temps de prêter oreille à la conversation qui s’ouvre entre les deux femmes et dont elle semble la cible ; Marie-Claude a du venin dans la voix :
« Dis, ta copine Lydie c’est un vrai boulet cette fille ! » , ricane-t-elle
- Elle n’a jamais été ma copine, tu sais, répond Mélanie,…
…enfin pas vraiment… J’aime à le lui laisser croire.
Elle sort avec mon ancien petit ami et je suis certaine qu’elle est encore jalouse de notre relation. Où elle n’a pas tord c’est que je ne me gênerais pas pour foutre le bordel dans sa vie si tel est mon plaisir.
Mélanie appuie cette dernière phrase d’un rictus qui déplait plus encore à Lydie que le propos lui-même.
- A te voir si belle on en oublierait que tu es une garce ! S’amuse Marie-Claude
Mélanie se déchausse alors de ses escarpins et commence à masser les gros seins pointus de Marie-Claude avec ses pieds nus avant de porter un orteil masturbatoire vers son clitoris. Marie-Claude reprend, la voix rauque de plaisir et toute tremblante.
- Moi je crois qu’elle va nous attirer des ennuis, elle est trop fragile ta copine ! Il faut nous en débarrasser au plus tôt ! (Elle s’agite tout en lui demandant de continuer d’une de plus en plus voix chevrotante)
- Tu veux dire la tuer…, s’étonne Mélanie, très peu surprise en fait tandis qu’elle continue à triturer le clitoris de Marie-Claude dont les seins se durcissent à l’envi.
- Quoi d’autre, l’endroit est idéal. En plus, réfléchis, c’est une part en plus du butin qui trouve à s’installer dans notre poche.
- Je suis d’accord à la seule condition que tu me laisses m’en occuper.
- Que comptes-tu faire ? s’interloque soudain Marie-Claude dont le visage se marque maintenant de légers spasmes qui sont autant de stigmates signalant l’approche du plaisir.
- J’ai mon idée : imaginons que demain sous le couvert d’une visite du château un événement malheureux survienne…
- Toi, je sais ce que tu vas me dire…
- Il y a une tour qui donne tout entière sur un précipice : une chute est si vite arrivée…
Lydie enrage d’entendre ça. Elle d’habitude si gentille et dont on a toujours eu à vanter la courtoisie et la richesse du cœur se voit maintenant assaillie d’idées de meurtre corrélatives à sa colère. Les images lui viennent, burlesques pour la plupart. Ainsi, imagine-t-elle Marie-Claude et Mélanie liées à leur lit et proposant leur postérieur à diverses tortures et plus encore à sa vengeance…
Dehors le jour vacille, la pénombre déborde. Des pans entiers de nuit s’épandent sur le petit cimetière bordant le château. L’air semble immobile. Le froid culmine au portique des bois, un froid si proche du sépulcre qu’on le dirait de pierre. Bientôt, un bruit de carriole se mêle au vent mais Lydie ni Mélanie et encore moins Marie-Claude qui n’en peut plus de jouir ne peuvent l’entendre. Un vertige s’empare de la nuit qu’éclairent juste quelques bougies et le silence est un invité bavard que l’on entend que trop. Quand Lydie regagne sa chambre, son regard est éteint et son esprit empli des brumes hivernales de la dépression. Elle s’affale sur le grand lit prise de fatigue et laisse aux heures le soin de rythmer ses rêves. Le noir, bientôt, envahit tout, du salon à l’étage en passant bien évidemment par la cage d’escalier où se tient le portrait de Desmond. Une horloge ponctue la nuit d’un martèlement obscène. Lydie, de temps à autre, s’éveille parcourue d’un frisson. Soudainement alors qu’elle se retourne pour interroger le cadran des heures une surprise et non des moindres l’attend : les bougies se sont allumées sans y avoir été invitée et derrière elles se dessine la forme oblongue d’un visage qui ressemble à s’y méprendre à Desmond Nasdady. Il est blafard certes mais gracieux et ses fins sourcils s’ajoutent à ses traits pour donner à son visage raffinement et noblesse. Bien vite une bourrasque de vent fait cependant claquer la fenêtre, soufflant les bougies ainsi que chacun des traits de ce visage qu’elles avaient sorti pour un temps de l’ombre. En même temps des jappements de jouissance lui parviennent à l’oreille, qui émanent de la chambre voisine. « Elles n’arrêteront donc jamais de baiser », se dit Lydie excédée. Ce qu’elle ignore c’est que Mélanie et Marie-Claude ont été surprises dans leur sommeil par deux ombres qui maintenant honorent leur nudité agissant telles des vagues et parcourant leur corps du lent friselis du plaisir… A peine Lydie s’est-elle réinstallée dans la torpeur qu’elle sent un vent caressant lui courir sur la peau sans se douter qu’il s’agit d’une main dont la douceur n’a d’égale que la blancheur. Son corps lui échappe bientôt à petites doses, le plaisir se plaît au murmure ; Lydie n’ose cependant pas ouvrir les yeux tant sa crainte est grande de ce qu’elle pourrait découvrir. Elle se transforme bientôt en un brasier que seul vient éteindre une petite morsure qui lui marque soudainement le coup et la transforme en une autre : « Luciana enfin je te retrouve… », lance Desmond d’une voix plus proche du chuchotement que de la parole. Ces mots suffisent à Lydie pour retrouver la mémoire, celle-là même qu’elle avait enfouie et qui était demeurée après tant de siècles si vivace en elle. …La comtesse Bathory, Desmond ce doux jeune homme trop sensible qu’elle avait rencontré aux champs et puis sa mort en une lente agonie un jour néfaste de février… Deux ombres, entre-temps, sont venues se loger près de Desmond et Lydie n’a nul besoin d’explication pour comprendre qu’il s’agit d’âmes errantes qui n’ont pu se départir de l’endroit d’une mort placée sous le signe de l’agonie. Lydie ou Luciana, une personne est de trop. Aussi Desmond n’a-t-il plus besoin que d’un baiser pour interchanger les mémoires et convaincre la jeune femme de son identité : Lydie est morte, longue vie à Luciana !
Marie-Claude entre à cet instant accompagné de Mélanie. Les deux femmes ne se sont pas données la peine de se rhabiller.
Marie-Claude tient un revolver à la main qu’elle fait voyager sur toute l’étendue de son corps au rose patent, allant de son antre buisonneux jusqu’à ses seins séparé par un grain de beauté.
- Lydie vient avec nous, le jour va bientôt se lever, on a une vue imprenable à te faire admirer, dit-elle d’un air menaçant et péremptoire.
Mélanie à cet instant s’aperçoit de la présence de l’oblongue silhouette de Desmond qu’e Marie-Claude avait ignoré encore trop en proie à son plaisir.
- Qui est-ce ? demande-t-elle à Marie-Claude qui lui répond d’un haussement d’épaule et de ces quelques mots « Je ne sais pas mais on ne va pas tarder à le savoir ».
- Qui êtes-vous ?!!
Desmond n’attendait que cela pour se retourner et offrir la vision de ses deux canines.
- Mon Dieu qu’est-ce que c’est que çà !? hurle Mélanie qui dans l’instant prend la fuite.
Marie-Claude, elle, est demeurée un rien en retrait. Sa voix s’est enrayée tout comme son pistolet dont le tir est demeuré muet. Rasant les murs, elle décide d’une fuite intelligente.
Mélanie monte dans la tour poursuivie par celle que l’on ne doit plus nommer Lydie mais bien maintenant Luciana. Une fois au sommet Mélanie verte de peur avance à reculons.
- Non ne me fait pas de mal ! crie-t-elle à la jeune femme en laquelle elle a bien du mal de reconnaître son ancienne « amie ».
Un pas plus loin et ce sera la chute.
Pendant ce temps Marie-Claude a rejoint sa voiture. Elle n’a pas hésité à abandonner sa complice d’autant plus qu’elle sait que l’argent se trouve bien installé dans le coffre. La jeune femme s’y installe complètement nue, les seins en cloche et le postérieur à l’air ; elle est excitée comme jamais et quand la peur se mélange à l’excitation l’orgasme n’est jamais très loin. Elle s’empresse d’enfoncer son pied nu sur l’accélérateur et démarre en trombe. Cependant une fois encore le plaisir la prend d’assaut dans un de ces moments où s’imposerait la sagesse. Mais cette fois Marie-Claude n’y est pour rien. N’étaient ces deux ombres, jamais elle n’aurait pensé à jouir en cet instant voué à la fuite. Toute nue dans sa voiture qui semble foncer vers l’enfer, Marie-Claude, le corps assailli de caresses, frissonne de se voir les seins malaxés comme du simple pouding, animés par une force qui échappe à l’entendement autant qu’à la logique. Une des deux ombres entre-temps s’est attachée à son clitoris. Marie-Claude jouit bientôt comme une salope avec la voix remplie d’onomatopées licencieuses et sans trop bien comprendre ce qui lui arrive. Son appétit est rose et ses pieds se tortillent dans tous les sens et doucement la lumière distille le matin. Soudainement les protagonistes de son plaisir disparaissent comme n’ayant existé que le temps d’un râle…et quand Marie-Claude porte son regard sur ce qu’il est de plus en plus difficile d’appeler une route c’est pour en constater bientôt l’absence. Le vide se pose sous ses roues tel un gigantesque vertige. Marie-Claude tente d’éviter la chute mais en vain. La jeune femme se crispe à son volant. Elle monte sur les freins, et tandis que son visage se ride d’horreur, elle habille une dernière fois sa bouche d’un AAAAAAAA qui pour une fois ne marque plus son plaisir mais bien l’ornement de sa peur. Se barrant le visage de ses mains en ultime geste d’impuissance, elle disparaît avec sa voiture dans le gouffre qui l’avale tel une bouche béante à l’appétit sans fond.
Une centaine de mètre plus bas la voiture se ramasse violemment sur les rochers et explose rageusement comme s’il s’agissait d’un gigantesque orgasme de Dame Justice, …quelques billets virevoltent au vent…
*
Les mois ont passé. Un peu comme le vin qui devient vinaigre et enfin se bonifie, la région a retrouvé une certaine prospérité touristique. Un nouveau mystère s’est investi du paysage et attire les curieux en quête de sensations douteuses. La voiture écrabouillée en contrebas de la falaise n‘a pas encore finit de déchaîner les contradictions et la pellicule retrouvée au château maudit de Csejthe, d’où semblait venir la voiture, à l’autopsie n’a donné à voir qu’un superbe cul nu.
Si l’on interroge les gens du pays ils vous diront que parfois l’on voit passer, là haut dans la montagne, un homme assez grand tenant par la taille une douce personne. Tout juste derrière, à deux pas, les suit une autre femme qui semble n’être là que pour l’usage. Il paraît que celui qui embrase leur chemin s’expose à la morsure du vampire mais que bien souvent tous trois se transforment en chauve souris – et cela le croit qui veut.
FIN
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